Michel Jourdan, Bouteilles à la mer d'un ermite migrateur
Yves Leclair nous le dit dans sa préface, ce que nous
allons lire « dépasse en vérité toute littérature ». Nous
allons respirer avec Michel Jourdan l’essence de la vie d’ermite et ça
fait un bien fou.
Quelqu’un se met à l’écart, il fait ce pas de côté,
osé, s’installe dans un ermitage et commence à vivre. Aucun angélisme par
ici, c’est la joie d’être seul qui est parlée.
"une vie entière, rustique, toute simple " nous
dit l’auteur " toute entière livrée à la nature qui
dépossède, simplifie, rend humble, rend si humain (humus ou homme, même
terreau) " poursuit Yves Leclair. Aucune idée sectaire par
là. Un être respire
sa vie. Tout simplement.
Nous voilà dans " le petit manuel du
contemplatif naufragé volontaire "… car l’auteur va se livrer
devant nous à l’activité la plus osée qui soit, la contemplation…
l’arbre ne bouge que dans le vent, sinon il est immobile
l’escalade d’un écureuil
dans un pin au soleil couchant
semble une escalade vers l’Absolu
Dangereuse car totalement à contre-pieds du fonctionnement même de la
société investissements et divertissements compris ! Sur cette route c’est
bien « l’unité du vivant » que nous risquons de ressentir. Le soi, aussi nommé.
C’est comme une plume qui vous chatouille le cœur, une
essence inconnue, une matière nouvelle, quelque chose dont on est fait. Ainsi
le voyage continue jusqu’aux « dessins des vagues sur le sable ».
Jusqu’à « la pensée de l’oiseau » qui est d’ "être
là où il est, dans
les cannes de la source et les buissons de lentisques et rien d’autre " puis
La lune au-dessus de la mer éclaire les vagues,
La côte du Péloponnèse presque mauve
Les vagues ne sont que de l’eau qui existe
Sur monde en poésie, lire aussi Journal du réel gravé sur un bâton
Sur monde en poésie, lire aussi Journal du réel gravé sur un bâton
Poèmes de Michel Jourdan
Brigitte Maillard
Voici près de 20 ans j'avais lu de Jourdan le Journal du réel gravé sur un bâton. Et ma vie s'en est trouvée bousculée. Je tenais le lien entre l'approfondissement du voyage intérieur, le désencombrement mental et la poésie, lien que je cherchais avec avidité. Depuis ce livre est retourné sur son étagère mais s'est inscrit au quotidien dans mes manières de faire. Merci de cet éclairage sur ce nouvel ouvrage qui va peut être me permettre de poursuivre le chemin.
RépondreSupprimerPatapar
merci pour votre message Patapar et je comprends vraiment ce que vous dîtes là pour l'avoir moi même ressenti, belle continuation sur la poursuite de votre chemin.
SupprimerCet ouvrage semble magnifique, tout comme le "Journal du réel gravé sur un bâton", qui fut pour moi comme une illumination : ainsi l'on pouvait être une sorte d'ermite zen français et pratiquer le haïku avec notre langue.
RépondreSupprimerEt, surtout, avoir cette lucidité qui aperçoit l'Un derrière chaque chose.
Bonsoir Philippe, Oui je comprends, il l'est dans toute sa simplicité
SupprimerUn souvenir de lecture toujours très présent,
à très bientôt!