Eros Emerveillé, Zéno Bianu, Anthologie de la poésie érotique française
« Du vertige libertin qui envahit la poésie française aux
XVIe siècle jusqu’aux blasons amoureux des surréalistes, de l’érotisme le plus
feutré à la pornographie la plus exacerbée, on trouvera ici, en trois cent
cinquante poèmes, une anthologie de la volupté sous toutes ses facettes. Un
florilège du chavirement, explorant le territoire amoureux dans sa dimension
toujours renouvelée. De Ronsard à Rimbaud, de Verlaine à Genet, de Louise Labé
à Joyce Mansour, de Sade à Bataille, de Jouve à Calaferte, de Pierre Louÿs à
Franck Venaille, de Michel Leiris à Bernard Noël, quelque deux cents poètes,
dont un grand nombre de modernes et de contemporains, disent ici l’incroyable
besoin d’impudeur qui parfois les saisit. Ils disent les jeux de la langue et
du sexe, avec toutes leurs saveurs, du sucré au salé, de l’implicite à
l’explicite. Cette anthologie, qui rassemble ce que la poésie française a
produit de plus érotique en cinq siècles, entraîne le lecteur à célébrer Eros
en tous ses fastes, lumineux, sombres ou hilarants – Eros émerveillé. »
Extrait préface Zéno Bianu
Il
y sera question de culs, « cul
vaillant et rempli de prouesse » Eustorg de Beaulieu, « du mot et de la chose »
Gabriel-Charles de Lattaignant, du désir, de ce monde-là où « tout fait l’amour » Germain
Nouveau, où "champ de jouissance et jardin d’extase" Marie Nizet, viennent nous caresser
à l’heure d’une «goutte d’homme/
un rien de femme/ achèvent la beauté du bouquet d’os/ c’est l’heure de l’aubade/
dans la fourrure du feu" Jean Arp.
Si
votre pulsion de vie est endormie, là est le réveil prédit. Zeno Bianu dans son édition, a choisi
200 poètes pour nous conter en langue crue, jolie et profonde… émois,
fantasmes et vérités… tout cela est bien vivant qui fait de nous des êtres enlacés
et lumineux, aimants de la fusion, de leurs corps étonnés. « Une longue vibration amoureuse » parcourt cette belle anthologie.
de
penser ton corps
avec
mes mains
tu
as raison
le
toucher est la vraie pensée
de
l’homme
Arbre de chair
savant
de volupté
il
s’étire
vers
la cime
et
l’abîme
Coupe
l’infini
en
deux
soif, j’ai soif de tes odeurs, de ta sueur.
ton
eau dieuse en gémissements retourne
mon
visage dans l’oreiller.je t’étreins.
rite
brutal, tu me cherches peau.
des
deux bras repliés, ma pulpe titube,
délicat
sous la courbe de tes reins.
sucer
ton bruit en fond de gorge longue
Annelyse Simao, page 579, Eros émerveillé, Poésie/Gallimard
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