Fabienne Courtade, Dehors
L'herbe pousse par une fente
"(...) Ecrivant, je me sépare, je m'éloigne. Il y a toujours, pour moi, ce mouvement : une sortie hors de soi et hors du monde, une séparation. Je m'éloigne du monde mais aussi du corps, je me découpe comme je découpe mes phrases.
Dans ce mouvement de séparation et de rupture, il reste pourtant la présence de l'autre (...). Une rencontre à venir, quelqu'un à retrouver... C'est sûrement vital. Il me semble qu'il y a toujours la tentative de s'adresser à l'autre (...) et de le faire ressurgir. Mais cela reste une tentative.
Le manque - de l'écriture et de la rencontre - est toujours là: " Il faut donc continuer ".
Comme l'écrivait Paul Celan : "Le poème devient un dialogue. Souvent c'est un dialogue désespéré."
Vous laissez place à la respiration et au silence, et vous utilisez souvent des parenthèses non refermées...
L'ouvert... je me donne une chance de sortir - je laisse le lecteur (et moi-même) lire la suite en silence- dans les blancs, et dans ce qui n'est pas écrit, puisque le texte est toujours à écrire, à continuer. On n'en finit jamais. Les mots prennent en charge la mémoire, celle des disparus, celle des morts comme celle des vivants, redonnant parfois une voix, un corps et une forme aux morts et aux choses tombés dans l'absence."
Fabienne Courtade lors d'une interview en 2002 au sujet de Ciel Inversé 2, Ed Cadex
source, Le Matricule des anges
Ecouter Fabienne Courtade sur France Culture émission de Sophie Nauleau
le 20 janvier 2013 -
Rencontre autour de son dernier livre Le même geste, éditions Flammarion, 2012
Message paru en juin 2012 réactualisé ce jour
toutes mêlées d'air je souffle entre les doigts visage de la blancheur voix muettes chuchotent j'aperçois de légers mouvements au même moment aujourd'hui je reviens sur mes pas la lumière de le fenêtre est maintenant à la verticale gris noir avec des variations Cette fois une porte a claqué Je suis devant cette porte et je ne sais où aller (Extrait de Dehors) Fabienne Courtade, 2011 source Le Printemps des Poètes, Thème Infinis paysages bio/ Printemps des poètes | ||||
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"(...) Ecrivant, je me sépare, je m'éloigne. Il y a toujours, pour moi, ce mouvement : une sortie hors de soi et hors du monde, une séparation. Je m'éloigne du monde mais aussi du corps, je me découpe comme je découpe mes phrases.
Dans ce mouvement de séparation et de rupture, il reste pourtant la présence de l'autre (...). Une rencontre à venir, quelqu'un à retrouver... C'est sûrement vital. Il me semble qu'il y a toujours la tentative de s'adresser à l'autre (...) et de le faire ressurgir. Mais cela reste une tentative.
Le manque - de l'écriture et de la rencontre - est toujours là: " Il faut donc continuer ".
Comme l'écrivait Paul Celan : "Le poème devient un dialogue. Souvent c'est un dialogue désespéré."
Vous laissez place à la respiration et au silence, et vous utilisez souvent des parenthèses non refermées...
L'ouvert... je me donne une chance de sortir - je laisse le lecteur (et moi-même) lire la suite en silence- dans les blancs, et dans ce qui n'est pas écrit, puisque le texte est toujours à écrire, à continuer. On n'en finit jamais. Les mots prennent en charge la mémoire, celle des disparus, celle des morts comme celle des vivants, redonnant parfois une voix, un corps et une forme aux morts et aux choses tombés dans l'absence."
Fabienne Courtade lors d'une interview en 2002 au sujet de Ciel Inversé 2, Ed Cadex
source, Le Matricule des anges
Ecouter Fabienne Courtade sur France Culture émission de Sophie Nauleau
le 20 janvier 2013 -
Rencontre autour de son dernier livre Le même geste, éditions Flammarion, 2012
Message paru en juin 2012 réactualisé ce jour
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