Stéphane Hessel en Poésie
Interview janvier 2011 émission Monde en poésie
sur Aligre Fm
Stéphane Hessel que j’avais eu la joie de rencontrer dans le
cadre d’une émission spéciale Monde en poésie
réalisée à son domicile, m’avait alors
émue par sa gentillesse et son écoute profonde. Une attention vive à l’autre.
Une humanité, ressentie en sa présence, qui restera longtemps dans mon souvenir.
Nous avions évoqué son livre ô ma mémoire la poésie, ma nécessité et son goût de la poésie. Un goût qui lui fit ressentir
intensément les poètes. Et l’absolue nécessité pour lui de partager sa longue
expérience de l’émotion poétique. Aujourd’hui Stéphane Hessel nous a quitté,
parti rejoindre cet au-delà, plus vivant que la vie même. La mort ne l’effrayait
pas, il aurait d’ailleurs souhaité donner à son livre le titre de « La poésie
au seuil de la mort » « non pour effrayer mais au contraire pour
rassurer mes lecteurs : il s’agit d’un seuil accueillant » précise-t-il
.
L’approche de la mort
comme il le dit dans cet interview réalisé en janvier 2011 [et dans son livre ô ma mémoire la poésie, ma nécessité] sollicite
une réflexion de plus en plus intense et c’est avec les poètes qu’il vit cette
liberté que "l’émotion poétique distille lorsqu’on atteint le seuil de la mort ".
Stéphane Hessel cite cette pensée qui lui est chère de Shakespeare
dans la Tempête « nous sommes l’étoffe dont sont faits
les rêves et notre petite vie est entourée par un sommeil » et il poursuit : « C’est faire
apparaître la fin de la vie comme un ré-endormissement. Ce sont les poètes qui
ont souvent le mieux compris ce que peut être le merveilleux de la mort » .Puis vient Rainer Maria Rilke dans les Elégies « Nous
sommes les abeilles de l’Invisible. Nous butinons éperdument le miel du
visible, pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’Invisible "La
vie prépare la mort, elle ne prépare pas quelque chose de brutal, elle prépare de
l’invisible qui a cette merveilleuse consistance qu’a la poésie d’être en rime, d’être en rythme, de s’écouler comme le
temps peut s’écouler pour un poète."
Merci Stéphane Hessel.
Nuit de Lune - Joseph Freiherr von Eichendorff
C'était, comme si le ciel
avait embrassé la terre,
comme si dans la clarté des fleurs
elle ne pouvait rêver que de lui.
l'air s'étendait sur les champs,
les blés ondoyaient gracieusement,
les forêts bruissaient doucement,
la nuit était claire d'étoiles.
et mon âme étendait
largement ses ailes
volait au dessus des campagnes calmes
comme si elle revenait chez elle.
poème extrait des poèmes choisis par Stéphane Hessel et paru
dans "ô ma mémoire la poésie, ma nécessité" -
Brigitte Maillard
Nuit de Lune - Joseph Freiherr von Eichendorff
C'était, comme si le ciel
avait embrassé la terre,
comme si dans la clarté des fleurs
elle ne pouvait rêver que de lui.
l'air s'étendait sur les champs,
les blés ondoyaient gracieusement,
les forêts bruissaient doucement,
la nuit était claire d'étoiles.
et mon âme étendait
largement ses ailes
volait au dessus des campagnes calmes
comme si elle revenait chez elle.
poème extrait des poèmes choisis par Stéphane Hessel et paru
dans "ô ma mémoire la poésie, ma nécessité" -
Brigitte Maillard
Musique dans cette émission: Romance - Chopin
un extrait du CD du concertiste Christophe Alvarez
enregistré en concert-live le 21 octobre 2010 en Pologne
Je viens aussi, Brigitte, d'apprendre le décès de ce grand homme qu'était Stéphane Héssel! Quel meilleur hommage que de citer un de ces poèmes!
RépondreSupprimerJ'ai toujours eu pour cet homme de la considération! On ne peut pas dire qu'il était d'un pays mais de tous les pays!
Merci Brigitte d'avoir une pensée pour ce grand homme.
Ce poème Bizak est extrait des poèmes choisis et présentés par Stéphane Hessel dans son livre; Il y en a prés de 80 en allemand, anglais et français...une "Trilingologie poétique"
Supprimerj'aurais pu citer aussi, celui-ci qu'il aimait,ce poète qu'il aimait particulièrement, Apollinaire
J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte t'en souviens-t-en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends
Très beau poème, "et souviens -toi que je t'attends", il l'a rejoint, maintenant!
SupprimerMerci Brigitte pour ce doux poème, j'allais dire "prémonitoire"!
Merci à toi Bizak, toutes nos vies vont mourir il n'y a là rien de "prémonitoire..."
SupprimerQuelle magnifique épitaphe et comme le texte est bien choisi, vous faites partie de ces excellents écrivains qui loin de se mettre en rivalité avec les autres, apportent un souffle fédérateur;comme il est bon de s' enrichir à votre cercle de poètes , parfois disparus, comme ce triste aujourd'hui.
RépondreSupprimerparfois l'émotion est profonde
Supprimermerci à vous Orfeenix
Dommage que la mort de cet humaniste est occulté celle d'Henri Caillavet qui a tant fait pour la recherche de la vérité et pour le perfectionnement intellectuel et social de l'Humanité
RépondreSupprimerTrès émue Chère Brigitte par les mots et la tournure de votre hommage à cet homme merveilleux
RépondreSupprimerMerci infiniment et quelle douceur de fin de vie quand le temps est venu de s'en aller
Amicalement
Arlette
Merci chère Arlette pour votre message, j'ai eu la joie de cette rencontre et la joie de l'étude de son univers.
Supprimerje vous remercie chaleureusement pour ces mots.
Stéphane Hessel était un homme très médiatisé et contesté aussi dans ses prises de position. Je reçois ici des messages au contenu parfois insultant que je choisis de ne pas publier.
RépondreSupprimerIl y a d'autres heures et d'autres tribunes pour cela. Merci de respecter
cet espace d'échange.