Je vous présentai le 22 mai, ici même le nouveau livre de
Louis Bertholom, Bréviaire de sel. Ce livre reçoit une très belle écoute. Voici
la note de lecture de Pierre Tanguy écrivain, journaliste et poète breton.
Suivi d’une vidéo qui annonce la sortie prochaine du film documentaire d’Elsa Isoardi
sur les artisans de la mer : Les restes du vent. Dans ce film des extraits du livre Bréviaire de sel sont lus par Roland Bertin.
Louis Bertholom :
« Bréviaire de sel »
Il y a des
terroirs qui inspirent plus que d’autres. Par leur force, par leur amplitude,
par l’ébranlement qu’ils provoquent en l’homme, soudain confronté à une nature
qui le dépasse et l’envoûte. La baie d’Audierne en fait partie. Bernard Berrou
et René Le Corre ont dit superbement ce pays dont ils sont issus. Le premier
dans Un passager dans la baie (La
Part commune 2005), le second dans Pourquoi
la mer et Les saisons (La part
commune, 2009 et 2011).
Le poète-barde
Louis Bertholom s’est aussi approché de la baie d’Audierne. Il en tire un Bréviaire de sel dont il a fait,
indique Alain-Gabriel Monot dans la préface du recueil, un « précis de géographie poétique ». Pas facile, pourtant,
de parler de ce littoral austère et rude quand on vient d’un terroir aimable et
cossu. Louis Bertholom est né au pays du cidre, des pommes et des cerises. Il
est Fouesnantais. «Me zo ganet et bro
Foën », écrit-il dans son Bréviaire. La baie d’Audierne est l’exact
opposé de son pays natal. Ce n’est pas le même ciel, le même vent, les mêmes
arbres. « La mer laisse une œuvre
/de cailloux finement percés/travail d’orfèvre qui contraste/avec la brutalité
de sa force ».
Alors – on le
comprend – le poète s’enflamme. Tout, ici, est si démesuré. « Le grondement sourd/mémoire des
tsunamis avortés/clame une force qui se retient ». Le ton devient
lyrique et la voix du poète (ancien chanteur de rock) enfle. « Je marche dans la parole plurielle/d’un
pays de haut vol ».
Puis le verbe
s’assagit. Louis Bertholom est alors au mieux de sa forme (poétique). Posant le
carnet à l’abri de la dune, il retrouve
son calme et épure le propos. Le ton de la confidence, finalement, lui va bien.
« Revenir tout doucement/par les
voies caillouteuses/caresser les graminées d’automne/humer les
chaumières/respirer les crottins ». C’est le fils de paysans fouesnantais, auteur
d’un beau Rivage du cidre (Blanc
Silex éditions, 2002), qui pointe alors le bout du nez. Son Bréviaire dit les « errances pastorales/entre les talus
de sureaux », là où « les
herbes savent des songes/venus de loin ».
Mais, finalement,
comment empêcher quelqu’un de se laisser envoûter par ce terroir échevelé qui
court de pointe de la Torche à Pors-Poulhan ? Louis Bertholom dit même de cette « vaste béance » qu’elle est
une « ouverture mystique »,
au point d’y situer le lieu de sa deuxième naissance. Ce que la baie d’Audierne
avait été aussi pour Paul Quéré, le « poètier » de Plonéour-Lanvern,
dans les pas de qui l’auteur s’est mis délibérément.
Pierre TANGUY.
Bréviaire de sel,
Louis Bertholom, préface d’Alain-Gabriel Monot, peintures de Paul Quéré,
éditions Sauvages, collection Askell, 110 pages, 15 euros.
Les restes du vent Wego production
Louis Bertholom:
Agence Bretagne presse
Les Editions Sauvages
Monde en poésie
Pierre Tanguy:
Chemins d'étoiles
Wikipédia
J'aime découvrir des poètes. Merci pour celui-ci.
RépondreSupprimerAlors Belle découverte à vous Bonheur du jour.
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