Le jardin et la poésie
(Le jardin et la poésie du mois de juin) me voilà près de Jacques Roubaud
dans Quelque chose de noir, Poésie/ Gallimard 2001
Ce poème là m'enchante par sa présence.
Descends et dors dans
cet arbre, dans cet arbre.
Repousse la terre dans cet arbre, dans cet arbre.
Ecope la terre dans cet arbre, dans cet arbre.
Désinvente le noir dans cet arbre, dans cet arbre.
Reconstruis des jambes dans cet arbre, dans cet arbre.
Décline les poussières dans cet arbre, dans cet arbre.
Coupe la lumière dans cet arbre, dans cet arbre.
Emplis les orbites dans cet arbre, dans cet arbre.
Ecris, écris toi vivante dans cet arbre.
Repousse la terre dans cet arbre, dans cet arbre.
Ecope la terre dans cet arbre, dans cet arbre.
Désinvente le noir dans cet arbre, dans cet arbre.
Reconstruis des jambes dans cet arbre, dans cet arbre.
Décline les poussières dans cet arbre, dans cet arbre.
Coupe la lumière dans cet arbre, dans cet arbre.
Emplis les orbites dans cet arbre, dans cet arbre.
Ecris, écris toi vivante dans cet arbre.
Un poème laisse le monde parler. Il y a souvent un tel excès d'écriture en poésie, comment le Monde pourrait-il simplement s'y retrouver?
Alors « Ecrire
vers l’intérieur... » nous dit Roberto Juarroz, poète argentin
Roberto Juarroz, Douzième poésie verticale, La Différence, 1993
Sur tout il y a quelque chose d'écrit,
que nous ne déchiffrons qu'à moitié.
Tout n'est qu'un palimpseste
qui ne s'efface qu'en partie
et multiplie ensuite ses couches d'écriture.
le silence lui même est écrit.
Nous ne pouvons
effacer une seule lettre.
nous ne pouvons pas non plus
ne pas écrire par-dessus.
Mais un compromis est possible:
Ecrire vers l'intérieur
Là, comparativement,
il y a beaucoup moins d'écrits.
Roberto Juarroz, Douzième poésie verticale, La Différence, 1993
Sur tout il y a quelque chose d'écrit,
que nous ne déchiffrons qu'à moitié.
Tout n'est qu'un palimpseste
qui ne s'efface qu'en partie
et multiplie ensuite ses couches d'écriture.
le silence lui même est écrit.
Nous ne pouvons
effacer une seule lettre.
nous ne pouvons pas non plus
ne pas écrire par-dessus.
Mais un compromis est possible:
Ecrire vers l'intérieur
Là, comparativement,
il y a beaucoup moins d'écrits.
Ce livre La rose est sans pourquoi donne des extraits de Pèlerin chérubinique - chef d’œuvre de la littérature allemande du XVIIe siècle d'Angelus Silesius. Des distiques fulgurants choisis et présentés par Christiane Singer traduit par Camille Jordens avec des calligraphies de Vincent Geneslay.
Un excellent livret pour ressentir l'univers de ce poète et mystique allemand
La rose est sans pourquoi
elle fleurit parce qu’elle fleurit,
elle ne se soucie pas d’elle-même,
elle ne se demande pas si on la voit
Ami, cela suffit
si tu veux lire davantageva, deviens toi-même l’écriture,
deviens toi-même l’essence
merci brigite encore du pour bonheur bel été au chaud et à l'ombre
RépondreSupprimermerci à vous Frankie de toute votre attention à ce travail, ça me fait vraiment plaisir
SupprimerCes poèmes sont aussi doux que le soleil à l'ombre, les yeux dans les yeux ou le rire d'un enfant!
RépondreSupprimerBonne soirée Brigitte!
C'est tendrement dit ami Bizak, bel été à toi et merci de ta visite :)
Supprimerl'essence même de toute poésie dans ces lignes :
RépondreSupprimer"La rose est sans pourquoi
elle fleurit parce qu’elle fleurit,
elle ne se soucie pas d’elle-même,
elle ne se demande pas si on la voit
Ami, cela suffit
si tu veux lire davantage
va, deviens toi-même l’écriture,
deviens toi-même l’essence...
Merci pour ces mots fleuris
Soyez la bienvenue Josette en ce jardin, je ne me souviens plus dans quel texte du mystique Rûmî j'ai lu cette pensée qui m'a toujours accompagnée:
Supprimer"cueillir la r.o.s.e dans les lettres"
voilà le sens de ce jardin