KO UN, Poèmes Zen, Sous un poirier sauvage
Dans
votre cœur
on
entend le chant des oiseaux ?
je
pose l’oreille sur votre cœur
Au
cœur des ténèbres plus qu’obscures
une
fleur s’épanouit
dans
son cri solitaire
et
là, tout près
et
rouge, une fleur s’épanouit
sans
rien dire
Les
feuilles qui tombent
dansent
en tombant
je
quitterai ce monde moi aussi
en
dansant
extraits
Au village de Mooni page 70,
Des poèmes des regrets 2002 pages 90, 91
« Ko Un est un
poète grandiose, un mélange de connaisseur bouddhiste, de libertaire politique passionné
et d’historien naturaliste » Allen
Ginsberg
le vent
Le vent se lève
Ah ce monde. Ah l’autre monde.
Ah ce monde. Ah l’autre monde.
Une parole
Trop tard
Avant que je ne dise
Ma parole
Déjà le monde l’a entendue
Le ver de terre l’a entendue
Le cri du ver de terre --- Sss
Un nouveau chemin
A présent entre dans la mer
Depuis les baleines et les requins jusqu’aux
crevettes
Jusqu’aux lieux sombres du fond des mers
Que tu as beaucoup d’amis
Au lieu de suivre les pas du Bouddha entre dans la
mer.
Qu'est-ce? Poèmes Zen KO UN
« En 84 courts poèmes, à l'image des 84 000 enseignements du
Bouddha, des notations inspirées par la vie quotidienne viennent tenir en échec
l'entendement rationnel et ouvrir la conscience à un autre ordre de réalité
au-delà des habitudes. Dans des images venues de la poésie classique et de la
tradition bouddhiste zen, le poète fait ici dialoguer la Chine ancienne et la
Corée contemporaine en proposant de petits paradoxes énigmatiques pour dévoiler
la vraie réalité en questionnant les apparences qui nous environnent. Ainsi le
détail insignifiant renvoie à un ordre cosmique et permet de découvrir le sens
profond de l'expérience futile. A la manière du koan à la formulation dense et
rude, ces petits poèmes fulgurants cherchent à atteindre soudainement
l'Illumination et guider le lecteur vers son propre Eveil. » extrait postface
« Auteur de plus
de 130 livres, Ko Un (1933),
a été fortement marqué par les massacres de la guerre de Corée (1950-1953) et
il est entré dans les ordres bouddhistes en 1952. Il en est sorti une dizaine
d'années plus tard pour se consacrer pleinement à sa carrière de poète. « Je
voulais devenir un poète. Je suis devenu un poète », a-t-il l’habitude de dire.
Nous lui devons aussi cette autre pensée célèbre : « Le poète devrait être
lui-même un poème ». De son propre aveu, ses poèmes « ressemblent à des
chuchotements plutôt qu’à des cris ».
Le
poète sud-coréen Ko Un a remporté le Prix international Nord-Sud de la
Fondation italienne Pescarabruzzo dans la catégorie poésie
Le
prix international Nord-Sud a été établi en 2009 pour encourager le dialogue
entre les hémisphères Sud et Nord du globe.
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