Alexandre Hollan, Je suis ce que je vois, Notes sur la peinture, Po&Psy
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« Dans
ses Notes sur la peinture et le dessin (rééditées ici en un
livre unique) qui interrogent au plus près de son surgissement l'expérience
picturale, Alexandre Hollan réfléchit en poète sur cette "force
nouvelle" qui émane des impressions produites par le monde extérieur, une
force "qu'il faut comprendre et sauver". «
Un livre formidable impossible à
résumer en quelques lignes tant chaque page, chaque dessin offrent un temps de
présence, précieux pour enfin ouvrir les yeux sur ce que nous ne voyons peut-être pas.
Notes
choisies
Accepter
l’inconnu qui rôde dans l’arbre. L’accepter, pas le capturer. Parfois il fait
grandir le connu. (5.9.08)
*
Avoir
de l’énergie n’est pas nécessaire pour dessiner un arbre, seulement un peu de
calme. L’énergie est dans l’arbre. (8.85)
*
Appel
de la profondeur, car le monde quotidien est sans lumière, même quand le soleil
inonde mon atelier.
Oui,
je crois que les ténèbres c’est "moi", ma peur, ma vanité, ma ruse,
mes amours, mon art… et je dois "faire avec", je dois les traverser
pour atteindre la lumière, peut-être. C’est si important de ne pas me confondre
avec moi-même. (1991)
*
La peinture me mène là où je suis déjà.
(11.5.97)
*
La
vie secrète - pas vraiment secrète, mais presque toujours invisible - apparaît
parfois dans les formes, arbres, objets. Elle les traverse, les habite, et
vient vers nous.
Voir,
c’est sentir cette transformation de la réalité, le plus simplement possible.
Cette transformation apporte une énergie neuve, inconnue. Donner à ces forces
invisibles une place, une fluidité, une résistance : le dessin, la peinture
sont là pour cela, les rendre visibles.
Dans
cette relation avec la part invisible de la réalité, je reconnais trois chemins
: celui de la vitesse qui crée le mouvement, celui de la lenteur qui crée la
profondeur, et celui du rythme, une alternance entre forme et espace. (09.06)
*
Une
calme urgence travaille nos vies. Urgence à ne rien faire, à laisser travailler
les forces naturelles. Elles ont mis du temps à se faire connaître, à rester
séparées, hors du monde.
La
présence vient de loin, se connaît, se reconnaît dans le mouvement silencieux.
Elle passe - pour moi - par et dans la nature, par la forme des arbres. Formes
où quelque chose la rejoint. Attente active. Capter et patienter. (12.6.06)
*
Quand
les démonstrations de force sont passées, il reste un peu de vide. Et une
musique lointaine, venant à travers les arbres : des lignes aériennes, lentes
concentrées. Elles n’ont rien à voir avec le corps de l’arbre. Pourtant,
l’arbre les chante. (22.9.11)
*
Alexandre Hollan, Je suis ce que je vois, Notes sur la peinture
Je suis ce que je vois, Alexandre Hollan, po&psy (a parte), éditions érès 2015 25 euros.
Un aperçu L'autre regard un film documentaire de jacques Bertin
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