Anne Perrier, poésie
Par
la rivière par le fleuve
Qu'on me laisse à
présent partir
La mer est proche je
respire
Déjà le sel ardent
Des grandes profondeurs
Les yeux ouverts je
descendrais au cœur
De la nuit tranquille
Je glisserais entre les
arbres de corail
Ecartant les amphores
bleues
Frôlant la joue
Enfantine des fusaïoles
Car c'est là qu'ils
demeurent
Les morts bien-aimés
Leur nourriture c'est le
silence la paix
Ils sont amis
Des poissons lumineux
des étoiles
Marines ils passent
Doucement d'un siècle à
l'autre ils parlent
De Dieu sans fin
Ils sont heureux
Moi l’envolée
J’ai perdu dans les airs la trace des oiseaux
Moi l’écoulée
En dormant j’ai perdu la voix des passeurs d’eau
Je suis le chant qui s’en va tout seul
Entre terre et ciel.
Anne Perrier Le livre d’Ophélie, éditions Empreintes
Endormez-vous mes terres
Mes atlantides endormez-vous
Je garde en moi l'appel
Ébloui des rivières
J'emporte la flûte
Ardente de tous les chants
Mes atlantides endormez-vous
Je garde en moi l'appel
Ébloui des rivières
J'emporte la flûte
Ardente de tous les chants
Ce là-bas
Ce chant cette aube
Cet envol de ramiers
Cet horizon comme un jardin
Ce chant cette aube
Cet envol de ramiers
Cet horizon comme un jardin
Qui repose dans la lumière
Et les aromates
extrait Anne Perrier La voie nomade Zoé éditions
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