Ce rien qui nous éclaire, Jean Lavoué
La ville d’Hennebont dans le Morbihan accueille depuis peu une maisons d'éditions fondée par le poète et essayiste Jean Lavoué : L’enfance des arbres.
Ce
rien qui nous éclaire, paru en avril 2017 ouvre la voie. Un
recueil de poésie, où se dévoile le chant du poète Jean Lavoué. Un poète qui croit à la fragilité, à l’audace : oser lever les yeux pour ne faire qu’un avec le jour, à la
fraîcheur de l’air, au si peu qu’il nous
faut pour être dans le chant…
Le poème se dessine. Il apparaît
dans la marche silencieuse, à la lueur de l’aube. Jean Lavoué chemine inlassablement le long des grèves et des
rivières. Il est de la Bretagne, d’une
enfance sauvage aux larmes printanières ; d’une terre en fibre
naturelle aux «rives brodées d’aulnes ; d’un
pays de naissance.
Son chemin, il le partage avec
l’oiseau qui le conduit vers le Royaume
secret.
S’avancer sans craindre l’obscur
Jusqu’à frôler les premiers pas de l’aube
Descendre au
plus noir de la nuit
Pour y trouver des germes de lumière
Se défaire de toute connaissance
Pour laisser croitre en soi le Poème (…)
L’oiseau veille. Un seul coquelicot a fait bouger mon cœur.
S’ouvre alors ce très beau chant Sous l’aile du mystère.
Il y a dans ton cœur
Un oiseau qui se tait
Mais qui reconnait l’heure
Où la vie a tremblé (…)
Il est devant le monde
Comme un prince éveillé
Qui connait tout de l’ombre
Et de ses traversées (…)
Un recueil préfacé par le poète
et moine Gilles Baudry, un chemin de
poésie tracé par le sel et le vent, le
souffle et le silence. « Ce rien qui
nous éclaire » a un goût de lumière. L’oiseau y est représenté par deux lumineuses gravures de l’artiste graveur Nadejda Menier
« La plus belle métaphore de la poésie, me dit un jour l’ami Serge
Wellens, c’est Jean Rousselot qui me l’a offerte ». Ce dernier avait l’habitude
de distribuer chaque matin du pain aux oiseaux. Moineaux, mésanges et merles
s’arrangeaient à peu près jusqu’à l’arrivée des pies chassant tout le monde.
Alors, quand il n’y avait plus ni miettes ni convives, le rouge-gorge arrivait
en solitaire de nulle part, et se nourrissait « de presque rien » avec minutie.
Et il conclut : « telle est la poésie. »
Extrait de la préface de Gilles
Baudry
Ce rien qui nous éclaire, Jean Lavoué, L'enfance des arbres 2017
153 pages 13 euros
L’enfance des arbres prépare de nouvelles
publications : Encre de mer, poèmes
de Jean-Claude Albert Coiffard et pastels de Nathalie Fréour, un recueil de
poèmes de Gilles Baudry sur le thème de l'arbre avec des dessins et pastels de
Nathalie Fréour.
Site de Jean Lavoué, L’enfance des arbres & Wikipédia
Retrouvez
l’auteur sur France culture, Les discussions du soir avec Leili Anvar
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