Fleurs de l'instant, KO UN
Des poèmes courts qui nous font
entrevoir l’écart (le grand écart parfois)
entre nous et le monde, notre perception et sa réalité. Prosaïquement,
ne recherchant pas le poétique, Ko Un
nous conduit quelque part, au travers
du vide, de l’ennui, de là ou surgit ce
qui reste : un éclat de présence, de beauté, de conscience. Ko-Un, par
son écriture brève, proche du haïku parfois, tient ainsi la réalité, et la
poésie passe… Un autre niveau de réalité est atteint à la lecture de ce
recueil : les fleurs de l’instant,
de petites pièces méditatives. Sans illusions.
Les hommes sont humains
en parlant
Ho, le monsieur au nœud
papillon
au lieu de somnoler
dites-donc
quelque chose.
La première goutte de pluie
réveille
une feuille de magnolia
puis
cette feuille-ci
celle-là
Un
cortège de fourmis
traverse
la rue
peut-être
pour nous rappeler
aujourd’hui
demain
le
lendemain
que
ce monde
n’est
pas seulement
celui
de l’homme
sous
un soleil brûlant le chant du coucou a cessé
*
Une
lumière de l’autre côté de la rivière
personne
ne pose de question
personne
ne répond
*
Vous
pleuriez à plusieurs dans la nuit
à
l’aube
insecte
tu
es seul
réveillé,
je suis ton camarade
prison
de Séoul cellule 1 bâtiment 5
« Ko Un est certainement le poète
coréen le plus lu et le plus traduit à travers le monde. Son œuvre, très
abondante, se compose d’essais, de romans et de poèmes, mais c’est surtout la
poésie qui lui vaut une reconnaissance internationale. » Extrait Postface.
Commentaires
Publier un commentaire