En cours de route Max Alhau
Tu es monté plus haut
que la cime des arbres :
ce n'était pas le ciel
mais un espace sans nom
qui te renvoyait
vers des visages enfouis
au creux de leur absence.
que la cime des arbres :
ce n'était pas le ciel
mais un espace sans nom
qui te renvoyait
vers des visages enfouis
au creux de leur absence.
Prélude sans aucun doute
à quelque orage en germe
et qui mettrait le feu
à une traversée
aussi brève qu'illusoire.
à quelque orage en germe
et qui mettrait le feu
à une traversée
aussi brève qu'illusoire.
Avec
des mots simples que ne cherchent ni la rime ni l’espoir, l’homme Max Alhau pose son regard de l’autre côté. Le théâtre est désert. Les
couleurs, formes et perspectives du rêve éveillé s’effacent. Les images s’éparpillent.
Ce
qu’il reste, un mot laissé en blanc qui
n’attend plus rien après.
Même
l’avenir devient légende.
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Porté
par l’intelligence d’une vie, celle des années lumière, Max Alhau nous offre là
de belles pages blanches. Celles d’une
éternité qui commence à la source, avec le vent, avec ton visage, qui se
poursuit avec le silence qui te nomme. Une
éternité que tu habites, parait-il, qui
pourrait s’achever, éclair dispersé dans le ciel.
Pour
ressentir ce qui se cache derrière l’absence (thème cher au poète), nous
traversons des paysages, de vie et de papier, espaces sans nom, prémices de terres inconnues, admirablement
représentés par Marie Alloy. Nous
voilà happés par cette résonance entre la
peintre et le poète. Nous sommes prêts pour la disparition des mondes.
Pour que l’écho
aussi redevienne parole, pour qu’avant l’arc-en-ciel la pluie devance la
lumière
Pour que toi aux
confins du cosmos tu ne perdes jamais le goût de l’éternité.
Pour que tu
sois, invisible, celle qui donne à l’aube le droit d’écarter à jamais la nuit.
Ce
recueil est celui d’un veilleur. Il
sculpte nos interrogations et ses jeux d’ombre et de lumière éclairent l’exilé
en nous, passagers absents de ce voyage.
Quand les choses
et les visages
s’éloignent
il n’y a que les
mots
pour barrer la
route
à l’absence, à
l’oubli
pour ouvrir la
voie
à des terres
fabuleuses
où les choses,
visages
confondent la
douleur
Pris
par le mouvement de l’en-cours, chemin faisant sur les hauteurs de l’être,
loin
de nous la danse flamboyante des éphémères, si proche le vent et la lumière,
les
racines de la mémoire… nous approchons du réel.
Les forêts, les
ruisseaux, les vallées, tout ce qui se nomme réalité, tout cela n’est plus
qu’image traversant le regard intérieur, mirage approché de trop près.
C’est
un
autre paysage / qui s’impose transparent / comme à l’écart.
En cours de
route
fait vivre en nous l’enfant du silence. Il nous encourage à récolter
l’invisible. l’auteur descend, grave, dans les profondeurs de la parole, sans
jamais quitter les horizons. Ainsi
nait une autre histoire. Celle qui se voile pour que l’autre se dise, joyeuse
et libre, par la grâce solaire de la présence.
Brigitte Maillard
Max Alhau En cours de route Peinture de Marie Alloy L’herbe qui tremble 2018
120
pages 14 €
Max Alhau bio Revue Recours au poème
Note de lecture parue Revue RECOURS AU POEME JUIN 2018
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