Infiniment à venir Henri Meschonnic
Le poème est la pâque du langage
(….) Quand le poème passe, il transforme toute la théorie
du langage. Le poème est la pâque du langage. Question de vie ou de mort. Du
poème. Passage d’une vie à une autre vie, ou de vie à trépas.

C’est à cette seule
condition qu’il y a une invention du sujet, que le poème se transforme la vie
comme la vie transforme le langage, et la poésie.
Sans quoi il n’y a que que du parler-de, et soit des
épanchements d’affectivité, soit des calculs et des amusettes.
j’ai eu combien d’enfances
j’ai vécu combien de fois
je suis mort combien de fois
mais je continue de naître
je me regarde
maintenant
avec les yeux
des autres maintenant
je suis tous les autres
je ne peux plus compter mes visages
je pose pour demain
je suis infiniment à venir
tout une famille de regards
se serre dans mes yeux
Henri Meschonnic Infiniment à venir suivi de Pour le poème
et par le poème
Arfuyen 2017 extraits pages 53, 58, 11 et 33
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